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samedi 14 avril 2012

Une campagne électorale, ça se prépare au coin du feu


A l'analyse, tout le monde s'est aperçu de la droitisation de la campagne de Nicolas Sarkozy, dûe pour beaucoup à la trop grande influence du conseiller venu de l'extrême droite Patrick Buisson.Or des prémices de cette tendance avaient déjà été décelées il y a plusieurs mois, chez notre futur-ancien père de la nation. Notre président tenant alors salon, en attendant la future naissance de sa fille, entre deux voyages façon SuperDupont en Libye et un autre pour voir son ex-grande copine allemande. Sa femme bientôt à la maternité, ayant déjà épuisé toutes les cassettes vidéos de sa collection, enfin toutes les versions de Ben-Hur, son film préféré, il avait alors trouvé une nouvelle façon de se distraire. Oh, rassurez-vous, pas d'escapade nocturne en boîte de nuit ni d'alcoolisme bushien : notre (si bon) président est sobre comme un chameau de Kadhafi, paraît-il (à part les prises de DHEA, révélées récemment). Alors quoi ? Eh bien c'est simple : Nicolas avait invité des intellectuels à sa table. Et comme notre nouveau converti à la littérature avait décidé d'accélérer sa formation et en même temps de joindre l'ultime à l'agréable, il avait fait venir des gens, qui, bizarrement étaient (et sont toujours) des écrivains d'extrême droite. Histoire de tâter un peu plus le terrain du côté des électeurs de la fille de l'autre, là, qui lui siphonne une partie de ceux qui l'ont amené aux portes de L'Elysée, et qu'il semble avoir tant déçus. Nicolas, au coin du feu élyséen, cet hiver, écoutait déjà de bien étranges sirènes venus de l'extême... résumé de ceux qui lui ont chanté cet hiver aux oreilles de Nicolas les airs putrides que l'on vient d'entendre durant cette campagne électorale si nauséabonde...
C’est le Nouvel Observateur qui a éventé l’histoire, il y a quelques mois déjà. Le jour même où on apprenait que Denis Olivennes quittait le vaisseau, sans y avoir laissé de grand souvenir, à part celui d’y avoir imposé une interview de... Sarkozy, l’hebdo se fendait d’un texte assez osé, dont je vous recommande la lecture. C’est ici. On y apprenait de façon assez sidérante que le soir même du remaniement, la longue poignée de main hypermédiatisée cachait en fait un rendez-vous important pour le couple présidentiel. Pensez-donc, ce soir-là, il ne recevait pas le couple Obama, mais... Michel Houellebecq, en personne, tout juste auréolé de son prix qui venait d’enterrer la littérature française, pas moins, pour au moins dix années. L'écrivain qu'on disait la semaine dernière perdu, égaré quelque part dans ce bas monde (mais on l'a retrouvé hélas !). L’homme à la cigarette tenue bizarrement n’était pas venu seul, nous avait appris l’Obs. Il avait débarqué avec ses amis. Et les amis d’Houellebecq, franchement, j'aimerais mieux ne pas les avoir à ma table. Ce soir-là, c’est tout simplement l’extrême droite la plus réactionnaire qui s’était invitée à l’Elysée, derrière son chef de file littéraire, dont la première dame est "folle" paraît-il (au point d’avoir fait une chanson d’un de ces textes *). De quoi relever pour sûr le niveau de la chanson française depuis au moins Mireille Mathieu, devenue aussi "bling" que son idole en politique. Une première dame qui s'était fait photographiée en robe rouge sur les toits de l'Elysée, en voilà une idée qu'elle était glamour... ce doit être cela, chez les Sarkozy, vouloir prendre de la hauteur...

Houellebecq en invité principal, et à côté de lui d'autres, pas inconnus pour autant. "Autour de la table figurent enfin les special guests de « Michel ». David Kersan est un jeune homme aux yeux bleu acier et au beau visage androgyne. Il se présente comme l'agent de Maurice G. Dantec, « combattant chrétien et sioniste » autoproclamé, exilé au Québec et avec lequel Houellebecq caresse le projet d'un ouvrage de « conversations ». Voilà qui promettait, nous apprenait le nouvel Obs, et ce qui a tendance à nous laisser plutôt sans voix. Un Nouvel Obs enfin débarrassé d'Olivennes, envoyé dans les ronces dans le "Canard", et qui charge le personnage en décrivant tout simplement sa fiche Facebook, où l'homme se vante de pas mal de choses : "sur Facebook, David Kersan aime George Bush, les « tea party patriots », Radiohead et le free fight, où tous les coups sont permis. Il dirige « Ring », le webzine supposé inclassable des « jeunes gens modernes », que Houellebecq considère comme « le meilleur site d'information ». « Ring » le lui rend bien, en effet. 

"Ses signatures très masculines adulent le très tendance Philippe Muray mais aussi Taguieff, Zemmour, Hortefeux et le criminologue Xavier Raufer. Elles moquent férocement Stéphane Hessel, Villepin, de Gaulle, l'islam, Sollers et le « supposé ghetto » de Gaza. Font la guerre au politiquement correct. Donc militent pour une édition critique de « Mein Kampf »... voilà "donc" aussi qui s'était alors retrouvé invité à l'Elysée ! Ne cherchons pas plus loin aujourd'hui les porpos outranciers d'un Guéant ou ceux-là même sortis en meeting de la bouche présidentielle : à écouter pareils naufrageurs, ce n'est pas un hasard si aujourd'hui d'aucuns affirment que le navire Sarkozy part à la dérive, et qu'il est même en voie de s'échouer tout seul sur le rocher des urnes électorales. Le prix Goncourt de l'année, qui avait avoué chez Drucker en 2004 vouloir gagner beaucoup d'argent "pour être libre", est donc aussi fan d'un site qui demande de répandre partout Mein Kampf : les jurés du prix, dont le mari de "madame Nous Deux" (Monique, femme de Bernard Pivot !) s'en sont-ils rendus compte, en offrant la couronne à ce faiseur que la littérature aura oublié dans moins de dix ans ? A moins qu'ils aient aussi oublié une autre sortie du romancier, qui déclarait avant le Goncourt, que s'il ne l'avait pas eu jusqu'ici, c'est parce que sa maison d’édition, Flammarion, n’avait « pas de ligne budgétaire pour acheter les jurés »


On imagine d'ici au coin du feu élyséen, l'auteur déclamer ses meilleures réparties, telle celle-ci, pas vraiment choisie au hasard il est vrai : "chaque fois que j’apprenais qu’un terroriste palestinien ou qu’un enfant palestinien ou qu’une femme enceinte palestinienne avaient été abattus par balle à Gaza, j’éprouvais un tressaillement d’enthousiasme." Voilà qui a dû laors ravir sans doute une femme de président attendant un bébé et ce même président qui n'aura pas eu le temps de se décider à reconnaître (ou non) un état palestinien. Remarquez, avec la majorité que ce trimbale le mari de Carla, c'est pas gagné non plus... (et pas qu'avec sa majorité seulement : c'est surtout des groupes d’amitié France-Israël à l’Assemblée nationale et au Sénat, avec à leur tête Claude Goasguen (UMP) et Jean-Pierre Plancade (RDSE) qui ont écrit que "par ailleurs, la reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien conduira les parties dans une impasse et condamnera le processus de paix à une mort certaine" (***). Depuis le temps qu'ils l'attendent, leur pays, les palestiniens, on ne pourra parler d'un Etat prématuré ! On évitera au passage de ressortir des extraits des "Particules Elémentaires", où Houellebecq s'en prenait au femmes qui avaient eu recours à la psychanalyse, “impitoyable école d’égoïsme" selon lui, car "la psychanalyse s’attaque avec le plus grand cynisme à de braves filles un peu paumées pour les transformer en d’ignobles pétasses, d’un égocentrisme délirant, qui ne peuvent plus susciter qu’un légitime dégoût, " mais aussi le chapitre où l'auteur éconduit par une de ses conquêtes proposait un mode de vengeance assez... psychanalytiquement perverse : "aussi la rupture avec Véronique ne lui inspire-t-elle qu’un regret - “ne pas lui avoir tailladé les ovaires.” Ou quelques pas plus loin, cet ode au sexe féminin façon Houellebecq : “je le savais, elle avait tellement besoin d’être tronchée. Ce trou qu’elle avait au bas du ventre devait lui apparaître tellement inutile. Une bite, on peut toujours la sectionner ; mais comment oublier la vacuité d’un vagin ?” Pas vraiment le soir, je pense de relire ce genre d'amabilités devant la première dame de France et son mari... et peut-être pas non plus le genre de littérature à lire en ces lieux... mais bon, ce soir-là, l'invité de Madame, c'était bien Houellebecq...


A moins que l'on choisisse ce soir-là, un peu poussé par l'ambiance et quelques boissons (je m'arrête là, rassurez-vous !) d'autres pages, ou un autre ouvrage, comme "Plateforme", par exemple. Et d'en extraire cette tirade du meilleur goût littéraire :"l’islam ne pouvait naître que dans un désert stupide, au milieu de bédouins crasseux qui n’avaient rien d’autre à faire – pardonnez-moi – que d’enculer leurs chameaux". On aurait dû penser à expliquer tout ce talent littéraire si prisé en haut lieu aux insurgés Libyens que venait juste de rencontrer Nicolas Sarkozy, passé en quelques mois de dérouleur de tapis rouge pour dictateur à Tartarin chasseur de despote. Comme ils souhaitent, paraît-il, régir leur pays avec des lois "d'enculeurs de chameaux", selon Houellebecq, autant les prévenir qu'ils risquent ici de ne pas être aussi appréciés que le tyran venu planter sa tente en plein Paris ! 
Ou alors, un autre extrait encore, qui aurait pu plaire à un président qui avant même de se faire élire, était venu baratiner philosophie (déjà ?) pour finir par énoncer que l'eugénisme, finalement, ça lui parlait : "le soir tombait : quelques moutons terminaient leur journée. Eux aussi étaient stupides, peut-être encore plus que le frère d’Aïcha ; mais aucune réaction violente n’était programmée dans leurs gènes". Une saillie propice à évoquer les banlieues, non ? Ces fameuses "racailles", dont "on va vous débarrassez au Karcher, ma bonne dame"... étrange écho de 2005.

L'autre invité "de marque" n'est pas en reste, à vrai dire, par rapport à Houellebecq. David Kersan, lui, se targue d'être"l'agent littéraire de Maurice G. Dantec", cet autre islamophobe notoire ayant fait un passage éclair au sein du bloc identitaire, qu'il n'a pas dû trouver assez d'extrême droite, sans doute. L'homme de "l'europe décadente" et du "djihad mondial", le partisan revendiqué de la théorie fumeuse du "choc des civilsations", voilà qui vient dîner le soir, chez les Bruni-Sarkozy ! L'agent de celui qui a envoyé ce genre de courrier en 2004 au Bloc Identitaire : "Quoique je sois en désaccord profond avec vous sur de nombreux points de politique internationale, et peut-être même sur la conception de la civilisation américaine, comme de l'importance stratégique du Royaume d'Israël dans notre lutte contre l'Antéchrist coranique, je me permets, à 6000 km de distance, de vous transmettre mes meilleurs voeux pour l'année 2004, qui s'annonce décisive pour la France. Votre combat, sans doute bien difficile, pour empêcher la dissociation de la France, l'Islamisation de l'Europe, la dissolution de l'Occident (le vrai), me touche profondément, car veuillez m'excuser de ce pessimisme spenglerien, j'ai franchement l'impression que ce qui fut mon pays (et l'est encore à bien des égards) est FOUTU". Le gag étant que Dantec n'a pas toujours marché dans ce sens, comme s'en souvient Patrick Raynal, le directeur de la "Série Noire" où Dantec avait fait un "carton" : "Il était du côté des musulmans en Yougoslavie, très intéressé par le soufisme, puis il s'est mis à haïr l'islam." Et depuis, c'est à noter, il écrit un peu (beaucoup) comme Anders Breivik, autre écrivain prolixe mais à la carrière littéraire brusquement interrompue un jour en Norvège...

Le Dantec, fort bien résumé par Daniel Lindenberg, qui "avait intégré Maurice G. Dantec dans son superbe pamphlet "Le Rappel à l'ordre, Enquête sur les nouveaux réactionnaires" (Seuil, 2002) :"Je ne suis pas surpris, note aujourd'hui Daniel Lindenberg. D'ailleurs, à part le fait qu'il s'adresse désormais ouvertement à un groupe néonazi et qu'il fait directement des plaisanteries à la Le Pen, il n'y a pas d'évolution notable sur le fond. La fascination de Dantec pour le fascisme était déjà clairement énoncée dans ses livres. La seule chose, c'est que toute une presse de gauche a voulu nous faire croire que Dantec était un peu allumé, qu'il fumait beaucoup, qu'il ne faisait pas de politique..." La première dame de France devait lire des magazines de "gôche" alors à l'époque, d'après le CV officiel ou plutôt les déclarations de la dame pour ses penchants politiques... aujourd'hui, la grossesse l'aurait donc tant changé que ça ? C'est fou ce que l'enfantement provoque !


Nicolas Sarkozy, qui invite à sa table le représentant de la pensée la plus islamophobe qui soit, sans que cela ne fasse broncher madame, déclarée de gauche. Elle aurait pu, pense-t-on, s'appuyer au moins ce soir-là sur une représentante féminine : manque de chance c'était Isabelle Chazot, la directrice de "Playboy France", qui était présente, et qui, comme chacun sait, à beaucoup fait pour la littérature féminine. Selon le Nouvel Obs, elle partage avec le mari de Carla une haine bien tassée pour mai 68, et tous les mouvements féministes. C'est elle en effet qui avait rédigé un article resté célèbre intitulé "Treize bonnes raisons de ne pas coucher", dans le magazine pour jeunes filles ("20 ans") qu'elle dirigeait, et que seul Soral, qui a joué dans une vie antérieure au gigolo (et est venu l'expliquer complaisamment à la télévision devant Mireille Dumas  !) était venu défendre, tant il sentait la pensée réactionnaire. Gag supplémentaire des ravages de la dame : sur son CV, on y lit un fort surprenant "Diplômée de linguistique latine et titulaire d’un DEA de Lettres classiques, Isabelle Chazot enseigne également le Journalisme à l’Université Paris Descartes de Marne la Vallée et au Centre de journalisme à l’Université Paris-Descartes de Marne-la-Vallée et au Centre de formation des journalistes, à Paris". Pauvres étudiants : dans un de ces récents articles, voici son analyse tout en finesse : "dans la mode, dans l'entreprise, en politique..., la crise valorise plus que jamais la séductrice vénale et fatale. Alors, avant de déplorer le come-back de cette vieille baudruche réactionnaire, interrogeons-nous un instant : et si la vamp avait tout bon ?"... C'est notre chère Rachida qui avait suivi ses cours, à en croire son comportement avant d'être évincée du gouvernement ? Et l'on voudrait parler de "parité" ? En donnant des cours sur l'usage du décolleté ? Si DSK veut se recycler dans le journalisme féminin, qui sait, avec le corpus de connaissances qu'il a accumulé, c'est la dame à contacter !

Le soir du dernier remaniement, Nicolas Sarkozy, à la demande semble-t-il de sa femme, et grâce à l'intercession d'un dénommé Mitterrand, encore ministre pour quelques mois, avait réuni l'une des plus belles brochettes de penseurs d'extrême droite existant en France. Histoire de ratisser plus profond encore du côté des beaufs admirateurs d'un Jean-Marie vieillissant. Fifille avait d'ailleurs bien reçu le message : quelques jours plus tard, elle commettait une saillie à la David Kersan/Dantec, histoire de montrer que l'extrême droite, c'est un vieux loup qu'il convient de brosser dans le bon sens, et que seuls certains (et ici certaines) savent le faire mieux que d'autres. Dans le sens de la haine, uniquement, bien sûr ! La bête immonde n'est pas encore morte, et Nicolas fait tout ces derniers temps pour lui fournir le respirateur artificiel dont elle a besoin pour survivre. On devrait logiquement avoir bientôt une gare saccagée, des émeutes de banlieue et un journal télévisé de JP Pernaut parlant tous les jours de petits vieux agressés (c'est déjà en cours il semble bien). Entretemps, on a même déjà eu une expédition mortelle d'un jeune djihadiste bien connu des services secrets de la nation au parcours en scooter plus que douteux. Un personnage à la Dantec, dirons-nous.
Pour ce qui est de Michel Houellebecq, "l'amer Michel", auteur de "Les parties de cul alimentaires" (cf le Canard Enchaîné !) "on en restera à cet avis définitif : "chantre de la médiocrité, faux lunaire et clown triste de l’islamophobie, Michel Houellebecq est désormais consacré par le système qu’il prétend abhorrer." Et chez Nicolas Sarkozy, en ce moment, c'est amusant à constater, c'est tout simplement le contraire qui lui arrive...

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